Systèmes agrivoltaïques: ce qu’ils sont, comment ils fonctionnent et quelles opportunités ils offrent

Qu’est-ce que les systèmes agrivoltaïques

Un système agrivoltaïque est une configuration photovoltaïque qui permet de produire de l’énergie sans retirer de surface aux cultures. Contrairement aux installations au sol traditionnelles, les modules sont installés sur des structures surélevées, ce qui permet de poursuivre les activités agricoles ou d’élevage sous les surfaces photovoltaïques.

Ce modèle est né pour concilier durabilité environnementale, rentabilité énergétique et productivité agricole. Dans de nombreux cas, la présence des panneaux contribue également à créer des microclimats plus favorables, réduisant le stress hydrique et thermique et améliorant la résilience des cultures.

Agrivoltaïque et agrisolaire : principales différences

Bien que les deux termes soient souvent utilisés comme synonymes, ils désignent des solutions différentes:

• Agrisolaire : installation de modules sur des toitures existantes (entrepôts, serres, étables, hangars).

• Agrivoltaïque : installation de modules surélevés directement sur des terres agricoles, permettant en même temps la culture ou le pâturage.

L’agrisolaire convient à ceux qui disposent de grandes surfaces couvertes, tandis que l’agrivoltaïque représente une opportunité d’exploiter les terres sans en compromettre la productivité.

Exigences et règles pour l’agrivoltaïque en Italie

Ces dernières années, le Ministère de l’Environnement et le GSE ont introduit des critères spécifiques pour distinguer l’agrivoltaïque des installations au sol traditionnelles et garantir leur réelle compatibilité avec l’activité agricole. Parmi les principales exigences :

Structures surélevées et accessibilité

Les modules doivent être installés à une hauteur permettant le passage des machines agricoles et le déroulement normal des activités aux champs. Leur disposition doit également garantir l’accessibilité et la fonctionnalité.

Productibilité minimale

Les installations doivent assurer une production énergétique minimale, souvent fixée à environ 60 % par rapport à une centrale conventionnelle située sur le même site. Ce paramètre garantit que l’installation reste efficace également sur le plan énergétique.

Suivi et études agronomiques

L’un des aspects les plus délicats de l’agrivoltaïque est de garantir que la production agricole ne soit pas compromise par la présence des panneaux. Pour cette raison, chaque projet doit inclure des études agronomiques préliminaires et un système de suivi continu.

• Étude initiale : un agronome doit certifier que l’installation photovoltaïque favorise, ou du moins ne réduit pas, la productivité agricole. Cela signifie, par exemple, démontrer qu’une culture bénéficie de l’ombrage des panneaux (comme c’est le cas pour certaines variétés maraîchères ou fruitières).

• Suivi dans le temps : une fois l’installation en place, il faut relever des paramètres tels que le microclimat, la qualité du sol et le rendement agricole. Cela permet de vérifier si l’intégration entre cultures et modules solaires fonctionne réellement.

• Analyse du sol : des prélèvements périodiques sont effectués afin d’évaluer des paramètres fondamentaux (pH, matière organique, fertilité), de manière à garantir que le sol conserve ses caractéristiques productives.

• Limites sur le rendement agricole : les lignes directrices indiquent que la présence des panneaux ne doit pas réduire significativement la production agricole. Au contraire, dans de nombreux cas, l’objectif est que la productivité reste stable ou s’améliore grâce à un microclimat plus favorable.

En somme, l’agrivoltaïque ne consiste pas simplement à “mettre des panneaux dans les champs”, mais à créer un système où l’énergie et l’agriculture peuvent coexister et se renforcer mutuellement. Les études agronomiques et les suivis ne sont pas un détail bureaucratique, mais le cœur qui permet à cette technologie d’être crédible et durable.

Composants autorisés

Pour bénéficier des incitations, les installations doivent utiliser des composants neufs et certifiés conformément aux normes du secteur. Cela concerne à la fois les modules, les onduleurs et les autres dispositifs électriques.

Opportunités et limites des incitations

L’agrivoltaïque s’inscrit dans plusieurs programmes de soutien public, notamment les fonds du PNRR et certains appels régionaux spécifiques. En général, le modèle prévoit une subvention à fonds perdu combinée à des tarifs d’achat incitatifs pour l’énergie produite.

Il est important de souligner que ces dispositifs imposent l’utilisation exclusive de composants neufs et certifiés. Les modules ou onduleurs déjà utilisés dans d’autres installations ne peuvent pas être intégrés à des projets bénéficiant de fonds publics. Cette contrainte garantit des normes élevées de sécurité, d’efficacité et de traçabilité.

Agrivoltaïque sans incitations : applications pratiques

Tous les projets agrivoltaïques n’ont pas pour objectif de bénéficier d’aides. Dans de nombreuses exploitations agricoles de petite et moyenne taille, il peut être intéressant de réaliser des installations dédiées à des usages spécifiques, comme alimenter des pompes d’irrigation, des chambres froides de terrain, des systèmes d’éclairage ou des clôtures électrifiées.

Dans ces cas, la priorité n’est pas de maximiser le retour économique lié aux incitations, mais de réduire les coûts d’investissement et de garantir la fiabilité. Il est donc possible d’envisager des solutions plus flexibles, à condition que les composants soient testés, traçables et compatibles avec les besoins de l’exploitation. La qualité reste le facteur décisif : des contrôles comme le flash test, la courbe I-V et l’inspection visuelle des modules sont indispensables pour garantir l’efficacité réelle.

Cultures et agencement : un équilibre délicat

La réussite d’un projet agrivoltaïque dépend en grande partie de la bonne intégration entre l’installation et les cultures. Certaines espèces, comme les fourragères, les maraîchères et les plantes aromatiques, s’adaptent bien à l’ombrage partiel des panneaux. D’autres, en revanche, nécessitent une exposition solaire complète et peuvent voir leur rendement réduit.

L’agencement de l’installation est donc un élément clé. Hauteur des structures, inclinaison des modules et espacement des rangées doivent être conçus de manière à garantir le juste équilibre entre production électrique et activité agricole.

Foire aux questions sur les installations agrivoltaïques

Quelle est la différence entre agrivoltaïque et agrisolaire?
L’agrisolaire concerne les installations sur toitures et couvertures, tandis que l’agrivoltaïque prévoit l’installation de modules surélevés sur des terres agricoles, compatibles avec les cultures ou le pâturage.

Peut-on utiliser des panneaux d’occasion dans les installations agrivoltaïques subventionnées?
Non. Les projets bénéficiant d’incitations publiques exigent des composants neufs et certifiés.

Quelle doit être la production d’une installation agrivoltaïque?
Les règles opérationnelles fixent un seuil minimal de productibilité, généralement égal à 60% de celle d’une installation conventionnelle située sur le même site.

Quelles cultures sont les plus adaptées ?
Les cultures fourragères, certaines maraîchères et les plantes aromatiques présentent une meilleure adaptabilité. Toutefois, une étude agronomique au cas par cas reste nécessaire.

L’agrivoltaïque représente l’une des solutions les plus prometteuses pour conjuguer transition énergétique et productivité agricole. Il s’agit d’un secteur jeune mais en forte expansion, soutenu par des incitations publiques et par un intérêt croissant du monde agricole.

Qu’il s’agisse de grandes installations subventionnées ou de projets plus modestes destinés à des usages spécifiques, le principe reste le même : intégrer au mieux énergie et agriculture. Une conception soignée, le choix de composants adaptés et un suivi constant sont les éléments qui font la différence.